mardi 3 mars 2020

Kim Jiyoung, née en 1982 by Cho Nam-Joo

Kim Jiyoung, née en 1982
Titre : Kim Jiyoung, née en 1982
Auteur : Cho Nam-Joo
Éditeur : Nil
216 pages 
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Kim Jiyoung est une femme ordinaire, affublée d’un prénom commun – le plus donné en Corée du Sud en 1982, l’année de sa naissance. Elle vit à Séoul avec son mari, de trois ans son aîné, et leur petite fille. Elle a un travail qu’elle aime mais qu’il lui faut quitter pour élever son enfant. Et puis, un jour, elle commence à parler avec la voix d’autres femmes. Que peut-il bien lui être arrivé ?
 
En six parties, qui correspondent à autant de périodes de la vie de son personnage, d’une écriture précise et cinglante, Cho Nam-joo livre une photographie de la femme coréenne piégée dans une société traditionaliste contre laquelle elle ne parvient pas à lutter. Mais qu’on ne s’y trompe pas : Kim Jiyoung est bien plus que le miroir de la condition féminine en Corée – elle est le miroir de la condition féminine tout court.
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Ce livre est un énorme succès en Corée ce qui lui a valu sa traduction en France et dans le monde.

Le livre retrace la vie de Kim Jiyoung, une femme née en 1982 jusqu'à sa vie actuelle en 2016. C'est le parcours d'une jeune fille qui a vu son pays évolué avec son temps mais qui continue de faire face à un patriarcat très fort. La culture orientale est très différente de l'occidentale, mais on retrouve forcément des similitudes sur la condition féminine.

Tout d'abord durant l'enfance avec la favorisation des garçons à l'école sur l'uniforme, la cantine, mais aussi dans la vie familiale. Puis l'adolescence avec l'arrivée des commentaires sexistes, du harcèlement de rue, il y a d'ailleurs un passage qui résonne, je pense chez toutes les femmes. Les études supérieures avec les stages privilégiés pour les hommes, les différences salariales dès l'entrée dans le monde du travail. Ce sont des points qu'on retrouve, je pense partout, mais qui sont particulièrement présents dans la culture orientale. Et c'est toute la construction sociale qui est ainsi.

Ce que j'ai trouvé touchant dans ce récit, c'est qu'on découvre l'héroïne alors qu'elle est au bout du rouleau à 34 ans, et on découvre petit à petit comment elle est arrivée à ce point. Ce n'est pas une chose en particulier, c'est l'accumulation des petites choses, de toujours devoir sacrifier pour sa famille simplement parce qu'elle est désavantagée de façon monétaire par le sexisme courant, parce qu'on attend un certain comportement d'elle et ainsi de suite. C'est un roman qui sonne juste et qui montre tout le travail qui reste à faire dans notre société. Son succès est mérité et il est à lire par tous.

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